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Télétravail : révolution ou normalisation ?

Le monde a connu de grands changements à la suite d’évènements de natures diverses : avancées technologiques, guerres, pandémies, changements politiques, et j’en passe.

Le Covid-19 n’est plus à présenter. Des tonnes d’informations, vraies ou « fake » circulent sur la toile à son sujet. Avec les données certifiées, tout être humain peut se faire une opinion générale sur la pandémie. Et surtout, on y retrouve comment éviter de contracter la maladie.

Le confinement reste la méthode ultime de prévention. Sans contact extérieur et dans un environnement domestique sain, les chances de contracter cette maladie sont très minces. Celà dit, il n’est pas facile d’appliquer un confinement drastique, sans plan d’accompagnement de la part des dirigeants étatiques. En effet, les compagnies de tourisme, de restauration, celles qui fonctionnent grâce à l’import/export et le secteur informel sont les plus touchées. Elles ont besoin de soutien pour continuer à payer leurs salariés. De plus, elles en auront aussi besoin pour se relancer dès le retour à la normale. Dans d’autres secteurs, plusieurs compagnies ne peuvent se permettre de fermer le temps d’éradiquer la pandémie, au risque d’occasionner licenciements, et du chômage technique.

Photo par Hans Eiskonen via Iwaria

Pourtant, dans cette même période, les entreprises dont le fonctionnement s’appuie essentiellement sur les outils d’internet ont le vent en poupe. C’est le cas des entreprises de livraison à domicile, de transfert d’argent via mobile (en Afrique), et des outils de visioconférence et de divertissement tels que Zoom et TikTok.

Pour ceux qui ont toujours leur emploi garanti, le télétravail est le mode de fonctionnement le plus « in » actuellement. Eh oui, le confinement n’empêche pas le travail ! On peut même se permettre de parler de révolution positive, en particulier pour les entreprises qui verront le jour après cette période triste.

Très peu d’entreprises en Afrique sont parées pour un fonctionnement en télétravail. Neanmoins, des mesures ont été prises, de sorte à ce que depuis la maison, les employés puissent être productifs comme s’ils étaient au bureau. Je précise bureau parce que pour un technicien en milieu industriel par exemple, il est très difficile de travailler loin de son usine.

Le télétravail est-il une aubaine ?

Le télétravail est un changement brusque, qui nécessite une adaptation rapide et efficace. Hélas, tout le monde n’arrive pas à suivre la tendance. Les raisons sont multiples et je me permets d’en citer quelques-unes ci-après.

Tout d’abord, le télétravail, dans son sens étymologique, est un problème sous nos tropiques. Est-il vraiment possible de valider un ensemble de tâches sans réunion en présentiel alors qu’avant l’avènement du coronavirus, nous avons pratiquement toujours travaillé en allant au bureau ? Les mots n’ont pas toujours le même sens d’une oreille à une autre. Tandis qu’autour d’une table, une illustration, en plus des paroles, suffit à mettre tout le monde au diapason.

Ensuite, il y a le fait d’être à la maison. La maison est un havre de paix, où nous sommes contents d’arriver après le travail. La maison est conçue pour se reposer et passer du bon temps. Comment réadapter cet espace pour travailler, sachant qu’avoir un bureau à la maison n’est pas dans la conception de tous ? À cela s’ajoute l’ambiance de la maison. Tout le monde étant présent au même moment, le silence devient une denrée rare.

En addition, le temps est aussi une denrée périssable à utiliser intelligemment. Est-il possible de travailler 40 heures par semaine comme à l’accoutumée ? Avec la télévision et autres consoles de jeu, avec les enfants qui naturellement veulent profiter de leurs parents qui d’habitude rentrent tard du boulot, avec les activités qui se créent sur Internet afin de permettre la distraction et éviter des troubles psychologiques ? Comment réussir à dédier huit heures par jour au travail ? Il faut une rigueur sur soi-même pour y arriver.

Mon avis sur tout ceci

Le télétravail à plein temps me rend improductif à la longue. Je ne saurais bien l’expliquer, mais je ressens de la démotivation à certains moments. Les deux premières semaines se sont très bien passées, j’étais plus productif qu’au bureau. Les trois semaines qui ont suivi étaient relativement correctes. Cependant, depuis la sixième semaine, j’atteins mes objectifs avec beaucoup de difficulté, car je suis très distrait. Pourtant, certains collègues sont très à l’aise jusqu’à présent, là où d’autres sont à la traine depuis le début.

En toute chose, positive ou négative, il faut tirer des enseignements pour les joutes futures. Je pense que le travail en présentiel et le travail à distance doivent cohabiter. Il faut que les chefs d’entreprise axent de plus en plus leur jugement sur les résultats et non principalement sur la présence au bureau. Je pense que c’est l’essence même du travail en entreprise, c’est ce qui devrait être normal. On juge une entreprise à ses résultats et non à l’assiduité de ses employés. Il faut donc une certaine flexibilité dans la manière de travailler, bien sûr avec des jalons bien définis.

L’éducation, c’est la base !

Cela dit, il faut au préalable inculquer la pratique du télétravail. Autrement dit, il faut permettre aux travailleurs de l’apprendre et de se l’approprier, car c’est une pratique nouvelle sous nos cieux. Plutôt que de faire partie d’un plan Marshall, il faut qu’elle devienne une pratique normale, avec possibilité d’utilisation par tous et à tout moment. Je souhaite au monde entier une excellente santé, et j’espère de tout coeur que le bout du tunnel est à portée de main.

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